Basic Music

Dans cette vidéo tripartite, qui développe une narration libre sous forme de performance (mimique et gestuelle), Muriel Olesen utilise son visage, sa voix et ses mains pour produire des sons. Durant la première partie de cette performance, elle tient ses mains devant son visage filmé en gros plan et des élastiques de couleurs sont tendus entre ses doigts. Elle les pince avec ses dents afin de produire une mélodie que l’on ne reconnaît pas tout de suite et qu’elle accompagne du son de sa voix. Muriel Olesen, visiblement épuisée par l’opération, finit par déchirer les élastiques avec ses dents et, faute de «cordes», par chanter la mélodie de Frère Jacques. La deuxième partie de la vidéo, qui dure à peine deux minutes, montre en gros plan le motif qui orne son pullover. Il s’agit d’un petit chien qui bouge légèrement et qui est accompagné de la voix de l’artiste proche du rire imitant l’aboiement. Un léger zoom arrière nous révèle que cette «animation» est produite par l’artiste en pinçant la bordure du pullover au rythme des aboiements. Durant la troisième partie (la plus longue), la légèreté et l’ironie du début se teintent de mystère, les mimiques acquièrent une dimension diabolique: l’artiste rit au signe que fait sa main qu’elle tient élevée à côté de son visage surexposé; lorsque la main s’incline, le rire est pour ainsi dire effacé. Peu après, la main ne déclenche plus seulement le rire, mais aussi un mouvement horizontal de la caméra: le visage de Muriel Olesen est partiellement hors-champ et commence à disparaître du cadre. La fatigue et la douleur se voient de plus en plus nettement sur le visage au regard indifférent et qui ne cesse de rire.

Bande vidéo monocanal, 12 minutes 40 secondes, couleur, son. Format de production: U-matic low band; format de distribution: U-matic low band; format d' exposition: DVD PAL (Source: SIK, Irene Schubiger, 2011)